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Interviews
Yooda
17 juin 2014
5 octobre 2023

Rencontrez avec nous les pionniers du SEO.  C’est Jean-Michel De Sousa, qui se prête au jeu de l’interview.
C’est toujours avec plaisir que je rencontre Jean-Michel. Pour sa connaissance du SEO, pour l’envergure des projets sur lesquels il travaille et pour son humour débordant… sauf quand on parle SEO. C’est sérieux le SEO.
J’ai connu Jean-Michel sur un forum SEO un peu underground (aujourd’hui déserté) appelé Taggle (sic !). Comme la plupart des pionniers, c’est une personnalité forte et atypique, qui a suivi un parcours non-conventionnel. Aujourd’hui il partage avec nous son expérience de l’écosystème SEO.

Bonjour Jean-Michel !
Dans les 90’s, les référenceurs partageaient l’idée qu’en étant malin sur le web, on pourrait faire fortune. Avec le recul, était-ce un Eldorado ?

Jean Michel De Sousa SartepensoEn quelque sorte c’était un Eldorado et nous avons eu de la chance de vivre cela. Heureusement que Google est arrivé avec une belle techno pour rompre avec les moteurs existant comme Voilà, Altavista, Lycos, Yahoo, Inktomi, Ask Jeeves, Northern Light, HotBot, Infoseek et autres métamoteurs qui, il faut bien l’avouer, n’étaient pas très pertinents et bien spammés.

Me concernant, ça a été une opportunité de reconversion salvatrice puisque c’est mon second métier. J’ai été ébéniste pendant 9 ans avec à la clef une double hernie discale qui m’a obligé à revoir les plans d’avenir.

 

Quand j’ai commencé à m’intéresser au référencement, en 2000/2001, c’était pour comprendre pourquoi le site de jeu dont je m’occupais n’était pas bien positionné.
A l’époque il n’existait pas beaucoup de littérature en Français, il y avait déjà Olivier Andrieu avec Abondance et son livre, quelques outils de Raynette et un site Referencement-2000 (aujourd’hui Brioude Internet). En Anglais il y avait principalement : webmasterworld.com, Jill Whalen sur highrankings.com et Danny Sullivan sur searchengineland.com.

livre Olivier Andrieu trafic webEn 2000, Google sortait à peine de Beta et mon site avait des frames ! J’ai vite été pris dans la spirale du référencement aspiré par la soif de comprendre comment ça fonctionnait et cette passion m’anime encore aujourd’hui.

En 2001, j’ai eu la chance d’intégrer la meilleure école pour apprendre le SEO du plus malin – CarpeDiem – que certains appellent aujourd’hui « high level ».

Entre 2001 et 2005 j’ai spammé les moteurs (60k pages par jour sur Voilà) pour positionner des pages X et vendre de l’appel surtaxé. J’ai formé pas mal de monde aux techniques avancées de l’époque comme – les créateurs d’Overblog, Spartoo, Poussin… – et j’ai beaucoup appris avec eux sur des aspects que je ne maîtrisais pas du tout.

Google m’a très vite intéressé, car spammer Voilà était uniquement bourrin et intellectuellement inintéressant – ca rentrait quand même 12k € par mois. Grâce aux moteurs de recherche et donc au SEO, des gens comme Poussin sont passés de 0 à 90k € en 9 mois de temps, à l’époque ou régnait les annuaires avec leur ancienneté et leur PageRank.
Chez Carpe Diem, j’ai fait développer des outils ou des scripts innovants pour le marketing – calculette à PR en Java, script d’automatisation en PERL ou encore un script qui analysait le referer et servait la bonne page de vente – on atteignait des taux de conversion diaboliques de plus de 8% ! En 2001, c’était une prouesse avec les modems 😉

 Ce subtil mélange (techniques, contenus et popularité) est différent pour chaque site, chaque situation et chaque sujet.

En 2004, je participe au concours Mangeur de Cigogne et y fini 5ème au classement et 3ème au championnat avec une page PR8 – le déréférencement par redirections 302 a eu raison de mon Google Bombing. Ça a été l’occasion de rencontrer d’autres référenceurs et de partager énormément.

En 2005, je décide finalement que le mainstream a plus d’avenir que les secteurs « marginaux » comme le charme ou la voyance, et je décide de prendre un poste chez Grosbill ; ils avaient un site en frame, c’était du gâteau. J’y conduis ma première campagne de liens sponsorisés avec l’aide précieuse d’Alan Boydel qui était « maximizer » chez Google. L’arrivée d’Auchan scelle cette aventure de 8 mois.

Entre fin 2005 et 2007, j’ai rejoint l’agence SF Factory – aujourd’hui Remind – pour y apporter la compétence du SEO, mais aussi pour prendre en charge quelques campagnes de SEM. J’y ai découvert des techniques de génération de trafic à la philosophie proche de celle du spam, ainsi que d’autres aspects importants dans la gestion de compte et des clients.

W3 CampusDébut 2006, j’ai la chance de participer au premier campus SEO organisé en France par Webmaster HUB qui pour moi marque le début d’une professionnalisation de ce nouveau métier. Je me souviens encore y être rentré avec « Seg » (Olivier de Segonzac) qui avait déjà monté l’agence Résonéo, à noter la participation en tant qu’intervenant d’un certain « Cariboo » (Philippe Yonnet). A partir de là, il y a clairement les bidouilleurs amateurs et les pros !

Entre 2007 et 2009 j’ai rejoint Relevant Traffic qui avait un très beau projet d’agence paneuropéenne. En parallèle j’étais indépendant et je m’occupais du référencement naturel de 01MEN, RMC, 01informatique et 01net, ainsi que d’une grosse campagne de liens sponsorisés dans la voyance avec $580.000 de budget annuel qui générait 36.000 leads qualifiés chaque mois.

Depuis 2009, je gère Sartepenso que j’ai créé pour livrer du concret et faire profiter de notre expertise à nos clients.

Ton agence s’appelle donc Sartepenso. En quoi le SEO est-il un art ?

Le métier de référenceur s’est construit au fil du temps et de façon empirique. Il est admis que le référencement naturel n’est pas une science exacte. Pour simplifier la communication avec les non-initiés, la profession a regroupé les différents points qu’un référenceur peut aborder au cours de son travail d’optimisation dans 3 leviers : technique (structure), contenu et popularité.

Je pense que, tout comme pour les arts martiaux, c’est à force de pratiquer qu’on arrive à maîtriser la technique et à comprendre la philosophie de l’art qu’on pratique. La veille constante, la remise en question et l’étude permanente sont également des éléments essentiels à cette maîtrise.

Le référencement ne fait pas exception : à force de l’étudier, le pratiquer, de voir des cas différents, on tend vers la maîtrise de cet art subtil du mélange des ingrédients du SEO (techniques, contenus et popularité). Ce subtil mélange est différent pour chaque site, chaque situation et chaque sujet.

 

– 2ème partie de l’interview –

 

 

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