Accueil > Social Media > De Twitter à X : quel bilan un an après le rachat ?
Social Media
Isabelle C.
4 octobre 2023
8 novembre 2023

Le nouveau nom imposé à Twitter par Elon Musk en juillet 2022 est le changement le plus visible depuis son rachat du réseau social pour la somme colossale de 44 milliards, en octobre 2022. Ce n’est pourtant que l’une des transformations majeures engagées au sein de la plateforme de médias sociaux bien connue. Le milliardaire Elon Musk a rapidement imprimé sa marque sur l’entreprise, remettant en question de nombreux points, le positionnement et peut-être même l’avenir de celui que l’on ne peut plus appeler Twitter.

Des licenciements à la chaîne

L’un des premiers actes d’Elon Musk après le rachat a été de restructurer radicalement l’équipe dirigeante de Twitter. Il a licencié le PDG Parag Agrawal ainsi que d’autres hauts dirigeants, dont le directeur financier, la responsable des affaires juridiques et le directeur juridique. Musk avait également l’intention de licencier environ 75 % des 7 500 employés de Twitter, ce qui a entraîné le départ volontaire de plus de 700 salariés, principalement en raison de la transformation de Twitter en une entreprise non cotée. 

Du tout gratuit au payant

Auparavant, Twitter dépendait principalement des revenus publicitaires ciblés. Elon Musk a rapidement modifié le modèle économique de Twitter en introduisant une version payante sans publicité. Cette décision a provoqué une fuite d’annonceurs qui avaient précédemment investi massivement dans la publicité sur la plateforme.

Pour 11 euros par mois, l’abonnement “Twitter Blue” (devenu X Premium) permet : 

  • d’accoler à son profil l’écusson bleu (jadis réservé aux comptes certifiés)
  • de modifier ses tweets (désormais appelés posts)
  • de faire des posts plus longs (jusqu’à 25 000 caractères au lieu des 280 habituels)
  • de publier des vidéos de meilleure qualité et plus longues
  • de voir apparaître deux fois moins de publicité dans son feed
  • de monétiser son compte (pour les comptes ayant enregistré au moins 5 millions d’impressions sur les 3 derniers mois).

Twitter devient X

Elon Musk avait annoncé lui-même, le 24 juillet 2023, par le biais d’un tweet, sa volonté de rebaptiser Twitter. Le soir même, Twitter et son oiseau bleu laissaient place à un simple X blanc sur fond noir. Peu lui importe qu’il faille désormais rajouter “ex-Twitter” dès que l’on évoque le réseau social, peu lui importe l’analogie du X avec du contenu pour adulte.

La lettre fétiche d’Elon Musk se retrouve dans bon nombre de projets du milliardaire, qu’il s’agisse de SpaceX, du modèle de Tesla X ou d’X.com, entreprise de services bancaires fondée par Musk et devenue le Paypal que l’on connaît.

Certaines rumeurs évoquent même le cryptique “projet X” d’une application tout-en-un, combinant messagerie, réseau social et services financiers, s’inspirant ainsi du modèle de WeChat en Chine. Les utilisateurs et les experts spéculent sur la manière dont cette transformation radicale pourrait remodeler le paysage des médias sociaux.

L’analyse des données SEO/SEA devient plus facile.

Des changements controversés

Les réformes engagées par Elon Musk depuis un an ont transformé profondément la plateforme de médias sociaux que nous connaissions. Avec l’introduction de Twitter Blue, la restructuration de l’équipe dirigeante, son changement de nom, l’avenir de Twitter semble désormais étroitement lié à la vision d’Elon Musk et à son projet mystérieux baptisé « X ».

Moins de crédibilité

La généralisation de l’écusson d’authentification à tous les comptes Premium a semé le doute sur la crédibilité de ce média, en permettant aux escrocs de bénéficier d’une légitimité supplémentaire pour tromper l’audience, laissant la porte ouverte aux fake news. D’autant plus qu’après un sondage sur la plateforme, Elon Musk, a lui-même rétabli les comptes controversés bannis par l’ancienne équipe pour publication de fake news ou propos choquants (racistes ou complotistes) comme celui de Donald Trump (59,6 % des près de 2 millions de réponses étaient favorables à un retour de l’ancien président). Un rapport publié le 26 septembre dernier par la Commission Européenne épinglait Twitter comme ayant le “taux le plus élevé de fausses informations et de désinformation dans ses publications”, parmi tous les réseaux sociaux , soulignant que X avait quitté, en mai, le code des bonnes pratiques de l’Union Européenne.

Plus de contenus à sensations

Autre dérive du “nouveau twitter”, la multiplication de contenus à sensation, créés pour faire réagir afin d’accroître la rémunération proposée aux comptes Premium. Du côté des utilisateurs du réseau social, la gronde gagne, notamment du côté des journalistes, utilisateurs pionniers de Twitter. En France, certains fuient vers d’autres alternatives comme Bluesky. Alors que ce concurrent de X est encore en phase bêta privée et qu’un code d’invitation est requis pour y accéder, Bluesky annonçait déjà dépasser le millier de téléchargements en juillet. Aux Etats-Unis, Threads, le concurrent d’X lancé par Méta, affichait déjà 100 millions de téléchargements 5 jours après sa sortie. 

La liberté d’expression selon Elon Musk

Reste qu’Elon Musk a plus d’un tour dans son sac. Le milliardaire a récemment évoqué la possibilité de rendre X payant pour tous, sous la forme d’un “petit paiement mensuel”, dans le but de venir à bout des chatbots créés pour bénéficier du système de rémunération. 

Autre pièce à son approche libertaire : l’ajout d’une fonctionnalité “Note de la communauté”  dans le but de lutter contre les contenus trompeurs (comme ceux générés par l’IA) et d’améliorer la qualité de la plateforme. Les utilisateurs peuvent désormais jouer les modérateurs en ajoutant des notes aux publications. Elon Musk compte sur une auto-régulation de la communauté X qui compte tout de même 330 millions d’utilisateurs, la liberté plutôt que la censure.

Mais cela suffira-t’il à stopper l’hémorragie d’utilisateurs et d’annonceurs ? 

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