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SEO
Stéphanie L.
11 mars 2024
17 avril 2024

Après un déferlement de textes très peu qualitatifs générés par IA en 2023, Google sévit à coups de mises à jour et émet de nouvelles recommandations. 

À la faveur des critères E-E-A-T de Google, la question de la qualité des contenus est revenue au cœur du SEO. Mais prendre le temps de faire les choses bien donne-t-il encore de bons résultats ?

Du slow content au slow SEO : comment construire sa visibilité en ligne sans s’affoler et tout en consolidant son image de marque.

De la Slow Food au Slow content SEO

Pionnière du vaste mouvement “slow”, la tendance Slow Food voit le jour à Rome en mars 1986. L’ouverture d’un fast-food dans le centre-ville déclenche une vague de protestations dans toute l’Italie. Le fast-food apparaît alors à la fois comme un symbole de l’homogénéisation des cultures, et son installation au cœur de la ville comme une provocation. Un mouvement se forme : Slow Food, sous l’impulsion d’un certain Carlo Petrini… et essaime en Europe.

En 1989, Slow Food est devenu un mouvement international , avec son Manifeste, “Mouvement international pour la sauvegarde et le droit au plaisir.” 

“ Notre siècle est né et a grandi sous le signe de la civilisation industrielle, qui a d’abord inventé la machine pour en faire ensuite son modèle de vie. 

La vitesse est devenue notre prison et nous sommes tous atteints du même virus : la « Fast Life« , qui bouleverse nos habitudes, nous poursuit jusque dans nos foyers, nous conduisant à nous nourrir de « Fast-Food. »

L’idée de ce mouvement : inviter à ralentir, à revenir à l’essentiel ; cesser la course au “toujours plus, toujours plus vite” et surtout au “n’importe comment”. Slow Food propose de reconsidérer les choses à leur juste valeur, celle du savoir-faire et du temps de travail (et de vie) humain notamment. 

Lentement mais sûrement, la tendance “slow” s’enracine dans d’autres domaines (slow décoration, slow cosmétiques…), interrogeant autant notre façon de consommer que notre rapport au temps. 

L’idée du slow content

La tendance slow s’est naturellement insinuée dans le contenu vers la fin des années 2010 à une époque où l’utilité de la qualité – et surtout son prix – commençaient à être remise en question, dans le web comme dans le print. Tout comme la slow food avait vu le jour en réaction au fast food, le slow content est né en opposition au snack content, contenu court et facile à consommer… Et plutôt destiné à une consommation compulsive comme peuvent l’être les contenus sur les réseaux sociaux par exemple. 

Les enjeux derrière le slow content : 

  • Miser sur la qualité plutôt que sur la quantité
  • Créer des contenus à forte valeur ajoutée, voués à marquer les esprits et rester plutôt qu’à être “vite consommés”. 
  • Le rythme de publication s’en trouve naturellement ralenti… redonnant plus de valeur à chaque contenu. 

La grande idée : se contenter de mieux. Prendre le temps de construire la confiance, avec les utilisateurs, mais pas seulement…

Slow SEO : ralentir pour mieux ranker

Le slow content nous amène naturellement au slow SEO, que prône Google entre les lignes avec l’EEAT. Depuis l’arrivée de l’IA en effet, Google a dû faire face à 

une déferlante de contenus de piètre qualité, susceptibles d’appauvrir ses résultats de recherche. Google a donc procédé aux mises à jour nécessaires pour les sanctionner. 

Au regard de l’EEAT, publier moins mais mieux reste une option aussi solide que réaliste – quant aux moyens à mettre en œuvre -, pour construire durablement sa visibilité

Éviter les contenus inutiles

Se limiter à des contenus utiles permet de ne pas surcharger le cœur du site. Cela consiste simplement à dédier une page à chaque sujet et à éviter les redondances et pages inutiles pour que vos visiteurs s’y retrouvent. Au-delà du risque de cannibalisation, une offre mal présentée risque de perdre l’internaute, qui adoptera plus volontiers ce qui lui paraît simple et clair : question de confiance.

Chaque page doit être pertinente, c’est-à-dire utile au visiteur qualifié.

Miser sur un blog de marque

Consacrer une rubrique à l’enrichissement du site sur le principe d’un blog de marque, régulièrement alimenté, permet de nourrir le site sans le surcharger. Si le blog ne correspond pas à votre image de marque, vous pouvez aussi la nommer “ressources” ou “actualités” par exemple.

En termes de rythme :

  • Privilégiez la régularité. Une publication par mois peut donner de bons résultats. 
  • Une publication à la fois suffit.
  • Comptez autant de mots que nécessaire pour bien traiter le sujet. Entre 1000 et 2000 mots permettent d’approfondir tout en restant digeste pour le lecteur.

Le principe du repurposing content s’inscrit aussi dans cette idée. Valoriser l’expertise de la marque en s’appuyant sur des contenus existants permet de produire des contenus absolument uniques, à forte valeur ajoutée.

Slow content SEO : pourquoi s’y intéresser ?

Le slow content SEO est un peu comme une course très longue distance. La performance se construit doucement mais sûrement.

Penser Slow SEO permet de construire solidement une visibilité en ligne et votre image de marque. À la clé : beaucoup plus de mots clés… qui rapportent, qu’avec un contenu non soigné… 

Construire la confiance avec Google

Dans les Search quality evaluator guidelines, Google donne les critères d’un très bon contenu.

Qu’est-ce qu’une page de qualité supérieure pour Google Search ?

Dans les justifications de la qualité supérieure d’une page : 

  • MC (Main Content)  très satisfaisant : atteint très bien l’objectif de la page. 
  • Réputation très positive du site web pour le sujet de la page. 
  • E-E-A-T très élevé pour l’objectif de la page.”

Pour être considéré comme hautement qualitatif par Google, un contenu (une page) doit donc être de haute qualité, s’inscrire dans un écosystème (le site) de qualité. Mais aussi répondre à l’objectif : le pourquoi.

L’importance du “pourquoi”, la raison d’être de la page

“Le Pourquoi ? est peut-être la question la plus importante à se poser concernant votre contenu. Pourquoi a-t-il été créé ?

La réponse doit être que vous créez principalement du contenu pour aider les internautes, et que ce contenu est utile aux visiteurs qui viennent directement sur votre site. Ainsi, vous vous alignez de façon générale avec l’E-E-A-T et avec ce que nos principaux systèmes de classement cherchent à récompenser.

Si votre « pourquoi » est principalement d’attirer les visites des moteurs de recherche, cela ne correspond pas à ce que nos systèmes cherchent à récompenser. 

Si vous utilisez l’automatisation, y compris la génération par IA, pour produire des contenus dans le but principal de manipuler les classements de recherche, cela constitue un non-respect de nos règles concernant le spam.”

Tout est dit. Au-delà des arguments Google, un contenu pensé, argumenté et rédigé par un humain et pour des humains a plus de chance de correspondre aux exigences de Google. L’humain apporte notamment un ingrédient clé : l’expérience (le dernier E en date de E-E-A-T)… Que n’aura (sans doute) jamais ChatGPT. L’humain peut s’enrichir de l’outil, mais ne saurait s’en contenter. 

Concrètement, est-ce que cela fonctionne ?

Prenons deux exemples. Le premier exemple est un sujet accessible d’un point de vue technique : une grande enseigne ayant plusieurs magasins en France et disposant déjà d’un site bien fourni et d’un blog régulièrement alimenté

Exemple 1 : la page (de blog)  est publiée le 15 décembre.

Au 19 décembre : 4 de trafic et 6 mots clés

Un mois plus tard, le 18 janvier, la page a 226 de trafic et 297 mots clés. 

Moins d’un mois plus tard, le 16 février, la page affiche 501 de trafic, 447 mots clés. Trafic et mots clés ont doublé.

Elle se classe en 10e position sur son mot clé principal (et son sujet).

Exemple n°2 : le site d’un prestataire de service dans un domaine très technique, disposant d’un site concis mais efficace et d’un blog. 

Un article de blog est publié le 5 mai 2023. 

En septembre 2023, il arrive en 4e position sur son mot clé (le cœur de son sujet toujours) et s’y maintient. La page occupe toujours cette position au 16 février 2024.

Le fait est que cela fonctionne : une page de qualité (selon les critères Google), dans un écosystème adapté, peut en moins de 2 mois prendre des mots clés, apporter du trafic, se classer en première page de résultat et continuer à progresser. 

Construire la confiance avec les internautes

Sur Internet comme dans le monde physique : “la première impression est toujours la meilleure”… Et parfois la seule que l’on a l’occasion de donner. Ainsi il conviendra d’adapter ce que vous donner à lire à l’impression que vous voulez laisser. 

Un contenu à l’image de votre positionnement

Le contenu reflète votre image de marque. Il doit véhiculer l’esprit de votre marque, votre expertise, et être adapté à votre positionnement sur votre marché. 

La qualité de vos contenus peut venir asseoir un positionnement premium. Il devient comme une vitrine de la qualité du produit ou de la prestation, et commence déjà, plus ou moins consciemment, à en justifier le prix. 

Un signal de qualité de l’offre

La qualité de vos pages est parfois la première façon de vous démarquer par rapport à la concurrence. Pour deux produits à prix comparables, l’internaute se dirigera sans doute – hormis les avis clients – vers le site produisant le meilleur effet : vers celui inspirant confiance, professionnalisme (et inconsciemment “transaction sécurisée” dans le cas d’un site marchand). 

Une preuve de respect du lecteur – prospect – client

Un contenu de qualité constitue enfin une preuve de considération pour vos prospects et clients. Une première façon de leur inspirer confiance et de construire une relation durable.

Un moyen de fidéliser et convertir

Enfin, un contenu intéressant contribue à retenir les internautes sur votre site. Et augmente par la même vos chances de les fidéliser, ne serait-ce que comme lecteur dans un premier temps, et de convertir les visites finalement.  

Réduire (un peu) son impact environnemental

Nos contenus prennent de la place sur les serveurs qui consomment eux-mêmes de l’énergie. Passer au slow content et au slow SEO est aussi un engagement : créer avec raison pour réduire à sa petite échelle son impact environnemental. 

Ce qu’implique l’idée de slow content SEO

Ralentir le rythme nécessite aussi de s’organiser.

Passer le temps nécessaire sur chaque contenu

Première condition d’un contenu vraiment qualitatif : le temps. Sa conception et sa rédaction supposent que quelqu’un réfléchisse, se pose des questions, se documente, vérifie ses informations et soigne son propos. 

La rédaction classique comprend un certain nombre d’étapes : 

  • Analyse des éventuels contenus concurrents 
  • Recherche des mots-clés cible et secondaires
  • Défrichage et sujet et documentation
  • Vérification des informations, chiffres, sources
  • Rédaction
  • Relectures et corrections. 

Ainsi selon la complexité du sujet, consacrer un ou deux jours à un contenu n’a rien d’indécent. Il s’agit juste du temps “normal” pour faire les choses bien. Rédiger un prompt sera forcément plus rapide mais n’oubliez pas que l’IA en tant que LLM s’appuie sur du contenu déjà publiés. . 

Prendre le temps de la réflexion

Publier moins mais mieux implique de réfléchir à une stratégie éditoriale prenant en compte la richesse des articles dans le maillage interne. Et cela ne dispense aucunement de prendre le temps d’analyser la concurrence, les mots clés, les intentions de recherche susceptibles de rapporter du trafic sur les pages qui convertissent. 

Un outil comme Yooda Insight ou Yooda One permet d’analyser les mots clés des concurrents, mais aussi les mots clés négligés, constituant de belles opportunités. 

Prévoir un coût de prestation plus élevé

Il en va des contenus comme de tout autre produit : la qualité à un coût, qui ne peut être que largement supérieur à celui d’un contenu rédigé très rapidement. 

Un contenu de haute qualité coûte plusieurs centaines d’euros et c’est là son juste prix : vous achetez du temps, de l’expertise et du savoir-faire. Quel que soit le type de prestation que vous choisissez : gardez à l’esprit que vous en aurez “pour votre argent”. 

Prendre davantage de recul par rapport aux outils d’optimisation

Élaborer un bon contenu consiste tout simplement à approfondir correctement le sujet et à aller au bout de l’idée. Pas à ajouter des questions ou des mots “gratuitement”. Les outils d’optimisation SEO seront utilisés dans ce but qu’avec parcimonie et plutôt en dernière intention pour se rassurer avec un score élevé, ajouter si nécessaire une ou deux notions. 

Organiser sa rareté

Publier beaucoup, souvent, trop souvent c’est prendre le risque de perdre l’attention de ses lecteurs, qui forcément se lasseront. 

Publier peu mais mieux permet d’orchestrer chaque publication en la relayant sur les réseaux sociaux pour demander et attirer l’attention des internautes. Ils l’accorderont d’autant plus volontiers que la publication était effectivement attendue… car de qualité.

Prendre le temps de créer du contenu de qualité invite aussi à revenir à la notion fondamentale de pertinence. Choisir des sujets – et pas seulement des mots clés – bien les traiter et les mettre à jour si nécessaire, est une façon de parier sur la pérennité de ses contenus.

La démarche est notamment intéressante pour ceux qui n’ont que peu de temps à consacrer aux contenus : indépendants et petites structures par exemple. La qualité a un coût. Mais elle paie aussi.

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